Dans une catégorie dite APU (« A Préciser d’Urgence »), la LPO Rhône a regroupé des espèces à haute valeur patrimoniale dont le statut – effectif, répartition… - est encore mal connu, et qui sont donc difficiles à préserver efficacement. Ce sont des espèces exigeantes sur le plan écologique, ce qui signifie que les protéger bénéficie à beaucoup d’autres.
Pour cette catégorie, améliorer les connaissances est la priorité.
Aigle botté
La nidification de l’Aigle botté n’a jamais été prouvée en région Rhône-Alpes, bien qu’elle ait été soupçonnée de temps à autre. Mais il existe une population nicheuse en Saône-et-Loire, dans des milieux identiques à ceux qu’on trouve côté Rhône. A rechercher dans l’extrême nord (Cenves, Trades et environs), et en haute vallée d’Azergues. Cette espèce très discrète rejoint nos contrées en avril et les quitte en septembre.
Autour des palombes
Présent dans le Rhône de manière diffuse et mal connue. Forestier, prédateur d’oiseaux, il recherche pour nicher des milieux boisés protégés du dérangement. Les massifs forestiers feuillus ou mixtes, plus rarement les peuplements résineux purs, peuvent lui convenir pour peu qu’il y trouve assez de grands arbres. Tous les secteurs boisés sont à prospecter, y compris les vallons de l’ouest lyonnais.
Busard des roseaux
Ce gros Busard est un migrateur peu fréquent dans le Rhône. Il est principalement noté au printemps avec un pic marqué fin mars-début avril, et en automne avec un passage plus étalé sur septembre et octobre. En revanche, la nidification n’a jamais été prouvée. A rechercher en milieux humides, sur les franges orientales et le val de Saône.
Chouette de Tengmalm
Le département du Rhône est montagneux. Si môssieu ! La Chouette de Tengmalm en est la preuve ! Cette petite chouette très liée aux cavités de Pic noir hante les futaies résineuses du Beaujolais. Pour l’entendre, le plus simple restera de rejoindre les prospections organisées par la LPO. L’effectif nicheur se borne à une poignée de couples.
Effraie des clochers
Victime de la circulation routière, des pesticides, de la fermeture des granges et des clochers, l’Effraie est devenue bien rare dans le Rhône. En relation avec le Plan d’action national, il s’agit avant tout de préciser l’état de ses populations. En trois mots, de la retrouver.
Grand Corbeau
Le Grand Corbeau est observé avec régularité dans le Rhône depuis plus de dix ans. Mais la nidification n’a été prouvée que très rarement, par l'observation de familles volantes. C’est que l’espèce est discrète en-dehors de la période des parades. Il semble exister une demi-douzaine de couples au moins, répartis dans toute l'échine dorsale boisée du département.
Grimpereau des bois
Quasi jumeau du Grimpereau des jardins, il est bien plus exigeant et ne fréquente que les grands massifs forestiers, feuillus, mixtes ou résineux, riches en vieux arbres. Il choisit de préférence les environnements frais et humides. A rechercher au-dessus de 600 mètres, sauf dans le nord-ouest du département, plus arrosé, où il peut être observé dès 400 mètres. Les deux espèces cohabitent souvent sur une même parcelle: prudence dans la détermination!
Milan royal
En grand danger, le magnifique Milan royal a pourtant été récemment ajouté à la liste des oiseaux nicheurs du Rhône ! C’est principalement sur les franges ouest et sud-ouest du département qu’il faut le rechercher, plutôt dans les petits bois ou les massifs bordés par de belles prairies permanentes offrant autant de zones de chasse. Comme pour tous les Rapaces, la discrétion est de mise : surveillez à bonne distance pour éviter tout risque de dérangement !
Pic cendré
L’un des Pics les plus menacés de France niche-t-il encore dans le Rhône ? Très dépendant du bois mort, farouche et discret, il semble concurrencé par le Pic vert auquel il ressemble beaucoup. Dans notre département pauvre en forêts feuillues, les rares données proviennent des ripisylves du Val de Saône. Au plan national, il a largement régressé, sauf dans les grandes chênaies et hêtraies du quart nord-est.
Pic mar
Espèce nicheuse de découverte récente dans le Rhône, le Pic mar n'a pas encore livré tous ses secrets ! L'ampleur et l'extension de ses populations départementales reste largement à découvrir. Une espèce à rechercher à partir de février dans les boisements feuillus et mixtes, principalement à basse altitude et dans les parcelles riches en arbres à l'écorce crevassée.
Pie-grièche à tête rousse
Cette jolie pie-grièche est plutôt thermophile. Il faut la rechercher dans les milieux semi-ouverts bien ensoleillés : bocages avec haies d’épineux, vieux vergers, prairies humides avec arbres. Migratrice, elle n’est présente que de début mai à fin août. Ces dernières années, un seul site était connu dans le Rhône, dans le centre du département (pays des Pierres dorées) ! Peut-il subsister d’autres couples, par exemple en Val de Saône ?
Pipit rousseline
Ce pipit à la silhouette élancée, aux couleurs ternes de sable, hante les milieux secs et ensoleillés, de préférence bien ouverts : champs caillouteux, landes, garrigues… Il n’est donc guère à sa place dans le Rhône, sauf peut-être dans les vignes. C’est du Beaujolais « des crus » que provient le seul indice de nidification connu. A confirmer… ce qui donnera l’occasion de prospecter un territoire encore pauvre en données.
Pouillot de Bonelli
Voici encore une espèce thermophile ! Le Pouillot de Bonelli est très répandu en zone méditerranéenne ; mais son aire de répartition remonte jusqu’en Ile-de-France. C’est une espèce de chênaie claire bien exposée, avec une strate herbacée clairsemée. Les maigres chênaies pubescentes qui s’accrochent au rocher dans les monts du Lyonnais constituent son milieu classique dans le Rhône, mais il existe des données plus nordiques, pour peu qu’une parcelle feuillue ou mixte soit orientée plein sud. Sa carte de répartition est donc à compléter.
Pouillot siffleur
Ce pouillot-ci présente une répartition presque inverse du précédent. Il aime les stades âgés des forêts feuillues, avec une strate arbustive clairsemée, ce qui lui permet de chasser les insectes à l’abri des frondaisons. Les massifs susceptibles de l’abriter sont donc rares dans le Rhône. A rechercher en forêt de la Flachère, ou dans les hêtraies du nord Beaujolais.